ÉTUDES PHILOSOPHIQUES SPIRITES

Claude Monet

"CHAQUE PHASE DE L´ÉVOLUTION HUMAINE S'ACHÈVE PAR UNE SYNTHÈSE CONCEPTUELLE DES TOUTES SES RÉALISATIONS" (LÉON DENIS / J.H. PIRES).

Base structurelle du projet « ÉTUDES PHILOSOPHIQUES SPIRITES » (EFE-Conception, 2001) : SEE BELOW

domingo, 3 de setembro de 2017

Liberté et Fraternité



Étienne de la Boétie (1530-1563) fut un humaniste et un philosophe français, contemporain et ami de Michel de Montaigne (1533-1592). La Boétie traduisit du grec vers le français les œuvres de Xénophon et de Plutarque et il en écrivit quelquesunes. Son ouvrage le plus connu est le Discours de la servitude volontaire, écrit après que le peuple français ait subi la répression de l’armée et les préposés du roi qui avaient mis en place la gabelle, l’impôt sur le sel. Le livre fut comme un hymne à la liberté, avec une remise en cause de la domination par quelques-uns du plus grand nombre, une indignation contre l’oppression et une manière de les vaincre. Dans le titre apparaît déjà la contradiction entre les termes servitude et volontaire, car comment peut-on sacrifier spontanément sa propre liberté de par sa propre volonté ? Et la Boétie explique que le sentiment d’accommodation est un facteur fondamental de cette perte de liberté consciente, comme un cadeau offert sur un plateau au gouvernement oppresseur.   

De nos jours, un phénomène semblable prend de plus en plus d’ampleur dans tous les pays et se propage telle une maladie contagieuse – la zone de confort, dans laquelle les personnes s’installent, s’accommodent, profitent des bienfaits que leur apporte le progrès technologique. Elles se plongent dans leurs téléphones portables et leurs tablettes et se déconnectent du monde qui les entoure, car le monde virtuel et plus fascinant et attirant.     

Gabrielle Delanne (1857-1926), qui était ingénieur et un des premiers chercheurs spirites, nous dit avec insistance dans un message de 2004 à travers le médium Raul Teixeira que nous vivons une époque d’individualisme féroce qui nous isole des autres êtres humains, et nous ôte la capacité de nous sensibiliser face à la douleur et aux souffrances d’autrui, nous asservissant à la technologie.       Mais une question se pose : les drames collectifs que nous vivons actuellement ne sont-ils pas une manière d’éveiller nos consciences endormies ? 

Nous espérons que le sentiment de fraternité si intensément travaillé par tant d’écrivains, de philosophes, de psychologues, de sociologues que l’on pourrait résumer également par un autre sentiment, celui de la compassion, pourra être ressenti et vécu dans toute son ampleur comme le font aujourd’hui des ONG comme MSF, WWF et tant d’autres, sans l’aval des pertes humaines qui nous font tant souffrir. 



Sonia Theodoro da Silva
Philosophe
The Journal d´études psychologiques  -  Année X  l  53e Édition  l  Juillet et Août  l  2017